Aller au contenu

Catégorie

Partager l'article

IMG_20200405_183905

Notes, réflexion et critique de dégustation : Onyx amburana (brasserie Atrium)

5 avril 2020

Mieux vaut tard que jamais : je viens de m’offrir la presque déjà culte Onyx Amburana de chez Atrium. Un imperial stout vieilli en fût de bois d’amburana qui se pose là-haut dans la puissante amertume noire, moelleuse à souhait et furieusement buvable malgré ses 11 bourrins.

 

Quand une bière fait parler d’elle au point que sa réputation la précède, je suis tout disposé à la déguster, à documenter mon expérience et à vous la partager. Aucun remerciement n’est ici nécessaire. Dans le cas qui nous occupe, la réputation s’est faite en un rien de temps : de festival en festival, cette Onyx Amburana a trusté la tête des classements en 2019 et a beaucoup faite parler d’elle, au point qu’il a été difficile de mettre la main dessus. Mais, enfin, la voilà.

Ce stout est brassé par la jeune brasserie Atrium, installée depuis 2019 à Marche-en-Famenne. Derrière ce projet, un jeune couple belgo-brésilien qui s’est formé au Brésil. Les deux ont un solide bagage dans le domaine brassicole : le lancement de leur brasserie est un remarquable accomplissement. Marche-en-Famenne, ils en semblent surpris eux-même, mais ils ont eu un coup de foudre pour la région.

Dès leurs premiers festivals, ils ont fait parler d’eux par les excellentes critiques et notes reçues des amateurs. La Onyx Amburana semblait être la pièce-maîtresse de leur gamme, vu les éloges (c’est d’ailleurs souvent le cas des imperial stout, eux qui, par leur puissance, attire le plus l’attention – sans parler du vieillissement en barrique). La voici dans mon verre.

L’amburana est un bois typique d’Amérique latine. C’est donc dans une barrique de cette essence que la bière a été vieillie. C’est un imperial stout, une bière noire très forte en alcool (11%) ici brassée avec de la vanille, du cacao et des écorces d’orange. Au versement, elle ne surprend pas, mais impose tout de même le respect avec sa couleur noire profonde et opaque. La mousse n’est pas abondante ce qui est attendu pour ce type de bière, mais on obtient un col de mousse beige foncée bien calibré, stable et compact. Sa tenue est appréciable. Au nez, je suis un peu surpris par l’amertume noire, le parfum puissant de torréfaction. La vanille, l’ABV, le style me laissaient imaginer beaucoup plus de douceur. Un deuxième nez me révèle un peu plus de chaleur alcooleuse, mais on est loin du gel hydroalcoolique (heureusement).

L’attaque, quelle plaisir ! Moelleuse à souhait, soyeuse, c’est parfait. Les textures parfaites comme celle-ci, on les ressent avant tout le reste, c’est la marque des grandes. Derrière explosent les arômes de torréfaction, de chocolat et de café noir. La vanille vient subtilement adoucir une bière par ailleurs très amère. Si on tend les papilles, on détecte de fines notes de fruits des bois, ceci dit avec un peu de prétention, parce que, honnêtement, c’est léger. La rondeur est un rendez-vous, la bière emplit le palais et poursuit en une finale amère très longue. La langue reste comme endolorie de la charge d’amertume.

Voilà une bouche qui, fidèle au nez, est plutôt étonnante, gustativement. L’expérience de ce genre de promesse noire, forte, vanillée, barriquée nous font anticiper de la très grande douceur, presque un dessert. Pastry stout, vous voyez ? Or, dégustée un 7 avril le plus chaud depuis les mesures météorologiques, au soleil, la Onyx s’est révélée dangereusement buvable. On peut voir cela comme une promesse non-tenue ou comme une surprise agréable. Mes préférences personnelles et le contexte de dégustation me font pencher vers cette deuxième option, positive.

Catégorie

Partager l'article

Faire défiler vers le haut